Pitié pour les ombres !!

Salut à tous,

J’ai découvert ce drôle de poisson un peu sur le tard en réalité, puisque mon premier ombre je ne l’ai pris que l’année dernière. Il s’en est suivi une dizaine de poissons dans l’année et depuis, même si ma connaissance reste très limitée, je pense en connaître un peu plus sur ce dernier.

Je voulais juste attirer votre attention sur la fragilité de ce superbe poisson, que pour ma part je trouve tellement étonnant que j’ai du mal à considérer qu’il s’agit d’un poisson autochtone (pourtant je suis d’une région où l’ombre est implanté naturellement).

Juste un exemple, le petit ombre (un peu moins de 25 cm je pense) que je joinds en photo en fin de page, je l’ai pris en juin, dans une eau encore à moins de 15°. Il n’est jamais sorti de l’épuisette, je ne l’ai jamais pris avec les mains, pourtant, en le maintenant dans l’eau à travers les mailles très douces de mon filet, j’ai mis plusieurs minutes à le faire repartir dans le bon sens…

Alors quand je vois sur l’Ain, où à travers des récits (blogs ou autre) des pêcheurs qui le recherchent systématiquement en période de fraie, et qui se justifient en parlant de « no kill » et de « vaccination » là ça me gonfle vraiment.

Pour deux raisons, d’une part en période de fraie, l’ombre est con comme un ballon. Moi aussi mon premier je l’ai pris avant l’ouverture (15j) l’année dernière, sur un énorme ponpon blanc sur hameçon de 12, et j’ai le témoignages d’un poisson pris au ver sur triple !! Le super coup de ligne est donc très relatif, réessayez en septembre pour voir si vous êtes toujours aussi balèzes…

La deuxième raison étant la fragilité évoquée plus haut.

On peut prendre ce poisson par erreur bien sûr. Plusieurs fois, alors qu’on le croyait sur les gravières en pleine eau, il est sur une bordure où on s’attendait à voir des truites…. Prendre un ombre avant l’ouverture est difficilement évitable dans certains coins. Le rechercher systématiquement est par contre vraiment condamnable…

Nous sommes déjà largement exposés aux critiques, souvent infondées et relevant parfois du fantasme, alors ne prêtons pas le flanc aussi facilement…

A titre personnel j’avoue que certaines fois je suis furieusement tenté, que le démon de la pêche me hurle de poser ma mouche sur ces trois gobages rapprochés, et franchement, j’aurais déjà pu éviter le bredouille 2009 (si on excepte les rotengles…). De la même manière, la vue de brochets en première cat, ou de gobages de truites en deuxième après septembre m’ont ammené à quelques lancers condamnables (sans résultats au demeurant, comme quoi y a une justice…)… Seulement à l’échelle de ma première partie de vie, je suis né en 1980, j’ai déjà vu des espèces disaparaître ou presque (l’anguille en Charente Maritime) et la pratique de la pêche devenir une affaire de spécialistes si on souhaite éviter la bredouille systématique…

Chacun fait en son âme et conscience, on a le droit de pêcher à la mouche sur les rivières à ombres, mais il ne faudra pas s’étonner de voir arriver des floppés de mesures coercitives vis à vis de la pratique de la palm si on continue à se considérer au dessus des lois du moment qu’on pratique le no kill…

Mon coup de gueule s’explique par le spectacle mardi soir d’un ombret flottant crevé sur le dos, sans aucune espèce de blessures apparentes…

Voilà je n’ai ni l’éxpérience, ni le statut, ni la légitimité pour me poser en moralisateur. Je suis juste un moucheur ayant commencé il y a trois ans, dans un contexte d’extrême rareté de la ressource et qui aimerait continuer à exercer sa passion dans les années à venir… J’ai aussi mes contradictions, et une envie de pêcher qui me taraude le bide à chaque instant… C’est pas évident…

Merci de m’avoir lu,

Alexis