L’automne est sans aucun doute la meilleure saison pour pêcher l’ombre commun. La pêche de ce poisson au sommet de sa forme n’a rien à voir avec sa pêche printanière qui peut être grossière. En octobre, alors que les premiers froids ou une crue ne l’ont pas mis en appétit, il peut se faire discret comme c’est actuellement le cas cette année. Sa prise n’en est que plus amusante.
Octobre, un mois délicieux où la nature nous offre ce qu’elle a de meilleur avant de s’enfoncer dans sa léthargie hivernale.
Il en est de même dans la rivère. Même s’ils ne gobent pas, les ombres sont bien postés. Ils interceptent depuis maintenant 3 mois des centaines de nymphes par jour sans gober ou si peu. Leur ventre se pare alors de deux bandes sombres de la couleur des herbes qui jalonnent le fond de la Dordogne.
Il faut alors leur présenter une nymphe ressemblante aux proies du moment. Mais ce n’est pas pour cela qu’ils vont se jeter dessus. Depuis quelque temps, de plus en plus de monde pêche en nymphe dont de sacrés spécialistes et comme en sèche, il faut affiner.
En sèche, les mouches montées en cul de canard restent des valeur sûres. La brillance de ce matériau allié à sa souplesse fait toujours dresser l’étendard de nos compagnons de jeu.
Il ne faut pas hésiter à utiliser de tout petits modèles. Mais les ferrer est une autre histoire.
En revanche, lorsqu’ils gobent, ils offrent de purs moments de bonheurs. Celui là par exemple est un gros goulu qui est sorti hors de l’eau pour prendre ma mouche. Un peu à la manière d’une truitelle qui prendrait un sedge lors d’une cabriole. C’est rarissime chez l’ombre. Le dernier que j’ai vu faire habitait au dessus du pont de Monceau il y a une dizaine d’années. JY s’en souvient peut-être encore. Il avait pris en sautant hors de l’eau une sulphure qui décolait.
J’ai cru un instant que Matt l’avait déjà pris en août mais l’examen minucieux de la ponctuation de sa robe m’a démontré le contraire.
D’autres sont tout aussi joueurs mais dans un autre registre. Celui là a commencé par me prendre sans se piquer deux fois un spent rouge. Puis, il montait voir, suivait un moment avant de replonger un modèle de sedge. Des refus superbes qui mettent le coeur à rude épreuve. Il a pris une fois dans un entonoir de succion un microsedge mais ne s’est pas accroché. J’ai fini par l’avoir avec une ultime permutation avec un sedge émergent.
C’est tout ça la pêche de l’ombre en Octobre. Avec même parfois un petit goulu qui s’invite à la place de son grand frère. Toutes les classes d’âges sont représentées. C’est bon signe pour l’avenir.
En revanche l’eau est froide. J’avais oublié cette sensation du froid qui rentre dans les poumons, par les jambes, ces muscles qui grelottent malgré trois couches de polaires. Allez, le coup du soir est fini, il faut rentrer. A quand la prochaine?
Fred